SENZA CENSURA N.19

MARCH 2006

 

DETOURNEMENT DU PAOLI: LE STC RECLAME LE RETRAIT DE LA PLAINTE DE LA SNCM
Bastia, Corsica, 25 jan 2006 (AFP)

Le Syndicat des travailleurs corses (STC) a réclamé mercredi le "retrait immédiat" de la plainte de la compagnie maritime SNCM pour le détournement, les 27 et 28 septembre 2005, du cargo-mixte Pascal Paoli pour lequel quatre syndicalistes encourent 30 ans de prison.
Après qu'un commando du GIGN eut, le 28 septembre, pris d'assaut le navire qu'une quarantaine de syndicalistes du STC tentaient de faire pénétrer dans le port de Bastia, quatre d'entre eux dont le secrétaire national de la branche marins du syndicat nationaliste, Alain Mosconi, ont été mis en examen à Marseille pour "détournement de navire" et "séquestration de personnes": des chefs d'accusation passibles de trente ans de réclusion criminelle.
Les marins du STC s'étaient emparés la veille du cargo-mixte dans le port de Marseille, en plein conflit social à la Société nationale Corse-Méditerranée, et avaient forcé son commandant à faire route vers la Corse.
"Nous déposerons jeudi, lors du CE de la SNCM, une motion (...) demandant le retrait immédiat de la constitution de partie civile (de la SNCM, ndlr) contre les militants syndicaux", a annoncé le STC, au cours une conférence de presse à Bastia, en présence notamment des marins qui s'étaient emparés du navire.
Accusant l'ancienne compagnie publique aujourd'hui en voie de privatisation de "chercher à se débarrasser définitivement du STC", l'avocat des quatre marins, Me Rose-Marie Prosperi, a estimé que l'actuelle direction de la SNCM et ses repreneurs (les groupes Veolia et Butler Capital Partners) "se sont entendus" pour y parvenir.
"Car, s'ils sont condamnés, même à des peines légères, ils seront exclus professionnellement et privés de leurs mandats", a expliqué Me Prosperi.
Une militante du STC qui avait participé à la prise du navire, a lu un texte dans lequel le syndicat rappelle que l'Assemblée de Corse avait voté à l'unanimité, le 30 septembre, une motion demandant "la mise en liberté des quatre marins (alors) détenus et l'arrêt des poursuites engagées à l'encontre de l'ensemble des salariés de la SNCM".
Selon le STC, la direction de la SNCM avait promis, dans son protocole de sortie de crise du 14 octobre, "qu'aucune poursuite ne serait entamée à l'endroit des grévistes". "Et pourtant, le 3 novembre, la direction de la SNCM (...), reniant ses propres engagements, s'est portée partie civile afin de charger l'accusation de crimes pour "détournement de navire" et "séquestration de personnes", s'insurge le syndicat qui dénonce une "criminalisation de l'action syndicale".
 



http://www.senzacensura.org/