SENZA CENSURA N.22

march 2007

 

LES ETATS-UNIS SOUTIENNENT SANIOURA POUR OBTENIR UNE BASE MILITAIRE AU LIBAN

Marie Nassef-Dibs
Beyrouth, le 4 décembre 2006

La crise politique, qui sévit au Liban depuis la dernière agression israélienne, connaît, depuis quelques jours, une nouvelle escalade la plus violente et la plus dangereuse depuis la fin de la guerre civile en 1990.
Cette escalade vient du fait que le gouvernement libanais, dirigé par Fouad Sanioura (qui fut l’un des plus proches collaborateurs de l’ex-Premier ministre assassiné Rafic Hariri), refuse de prendre au sérieux le grand mouvement de protestation contre sa politique et de quitter, par suite, la scène politique libanaise, surtout que six ministres sont déjà démissionnaires et que, selon l’accord de Taëf (devenu partie intégrante de la Constitution en 1990), la formation des gouvernements doit se baser sur la participation de toutes les confessions religieuses proportionnellement au nombre de leurs adhérents.

Bien plus, le Premier ministre ne cache pas qu’il ait fait appel à des appuis sur les deux scènes régionale et internationale. Ainsi, les trois derniers jours qui marquèrent la fin de la semaine passée, nous avons pu voir et entendre des chefs d’Etats mais aussi des ministres allant du Golfe arabique à l’Amérique du Nord crier leur solidarité avec le gouvernement « démocratique » assiégé par un million et plus de Libanais « vendus à l’étranger » et « menés par l’Iran et la Syrie » !
Et ce qui choque le plus dans ces cris de solidarité « démocratique » contre un mouvement de protestation libanais, c’est qu’ils viennent de Condoleeza Rice, la représentante d’une administration poursuivie par les plus grands crimes contre l’humanité et aussi des deux régimes de l’Arabie Saoudite et de l’Egypte peu connus pour leur reconnaissance des libertés démocratiques dans leurs pays respectifs. De plus, la France (de Chirac et de celle qui tente de le remplacer) a, elle aussi, pris parti pour un groupe de Libanais qui furent jusqu’en 2005 les représentants les plus acharnés de la tutelle syrienne.
De telles positions, aux dires de beaucoup, constituent la raison pour laquelle le gouvernement libanais refuse de discuter des revendications de l’opposition, même celle dont le seul but est d’entrer dans le gouvernement ou d’améliorer sa présence au sein de ce gouvernement. Et la lutte acharnée pour sauvegarder les privilèges et les intérêts prend des formes assez étonnantes tandis que l’on oublie de parler du plan économique présenté sous le titre de « Paris 3 » et basé sur deux points essentiels : le premier étant celui des privatisations de tous les services considérés d’utilité publique dans un objectif plus général, à savoir la suppression graduelle du secteur public et de la fonction publique. Quant au second, il se trouve dans l’imposition de nouveaux impôts indirectes et l’augmentation des taxes existantes (dont la TVA) tout en réduisant les salaires et les retraites, de manière à rendre l’économie plus souple selon les critères imposés par la Banque mondiale et à ouvrir le Liban, tant sur le plan économique que politique, devant les transnationales ; ce qui le transformerait en un nouveau paradis fiscal pour les « riches » de la Planète…
La crise libanaise actuelle est, donc, si aiguë que les solutions traditionnelles deviennent incapables de la résoudre comme par le passé. Surtout que l’ingérence étasunienne, venue remplacer la tutelle syrienne (que les Etats-Unis avaient parrainée), se manifeste non seulement dans le domaine politique, à travers les diktats proférés par son ambassadeur au Liban, David Fieltman, mais dans le domaine militaire et, surtout, du renseignement qui ne concerne pas seulement ce qui se passe chez nous… D’ailleurs, des projets sont mis en cours afin de construire une nouvelle base américaine dans la région de Jbeil ; ce qui bouclerait la boucle sur le plan de la répartition des bases américaine dans la Méditerranée orientale et donnerait plus de sécurité à Israël tout en facilitant ses plans et ceux de l’administration américaine visant au transfert de dizaines de milliers de familles palestiniennes nouvelles au Liban , tout en empêchant celles déjà présentes (quelques 60 000 autres regroupant 360 000 personnes) de réintégrer son pays selon les résolutions des Nations Unies qui parlent du droit de retour des réfugiés palestiniens.
Quel plan peut nous sortir de la crise et sauvegarder l’unité nationale, tout en empêchant le retour à une nouvelle guerre civile que les Etats-Unis préparent entre les communautés sunnite et chiite du pays ?
Nous pensons que le meilleur plan dans ce domaine est celui qui résoudrait, simultanément, les crises politiques qui sévissent tant sur le plan de la représentativité du parlement (formé, à la suite du retrait des Syriens en l’an 2005, selon une loi électorale injuste et mise au point par ces mêmes Syriens en l’an 2000) que sur le plan du pouvoir exécutif (président de la République et gouvernement).
Ce plan pourrait contenir les points suivants :
1- La démission du gouvernement de Fouad Sanioura et la constitution d’un gouvernement provisoire qui aura un délai de trois mois afin de promulguer une nouvelle loi électorale (que la majorité des Libanais veut qu’elle soit basée sur la proportionnelle et en dehors des quotas confessionnels).
2- Dès que la loi électorale sera promulguée, des élections législatives anticipées devraient avoir lieu afin d’élire un nouveau parlement.
3- Le nouveau parlement élira un nouveau président de la République qui aura pour première tâche la constitution d’un gouvernement d’unité nationale afin que toutes les formations politiques libanaises tentent de mettre au point les solutions nécessaires dans tous les domaines, à commencer par la création de la « Commission pour la suppression du confessionnalisme », contenue dans l’Accord de Taëf, et la réforme économique nécessaire.
Mais les Etats-Unis et les Israéliens laisseront-ils faire ou bien poursuivront-ils les pressions par le biais de certaines formations politiques libanaises afin de réaliser ce qu’Israël n’a pu faire durant l’agression de juillet 2006 : la mainmise sur les armes du Hezbollah…

pris de www.michelcollon.info, "mes invites"

 

NON A LA CONFERENCE DES IMPERIALISTES! TROUPES DE LA FINUL HORS DU LIBAN! LIBEREZ GEORGES ABDALLAH!

Le 25 janvier 2007, doit se tenir à Paris une importante conférence internationale dite " Paris 3 " dont le but annoncé serait l'apport d'une aide économique au Liban. Les capitalistes du FMI et de la Banque Mondiale, " émus " par les malheurs survenus au peuple libanais à l'occasion de l'agression israélienne de juillet 2006 nous jurent qu'il s'agit pour eux d'aider à la reconstruction du pays. Une quarantaine de chefs d'états et ministres ont d'ores et déjà annoncé leur participation aux réjouissances, dont l'envoyée spéciale de Georges Bush, Condoleeza Rice. Cette rencontre de Paris 3 s'organise dans un contexte où l'impérialisme américain se mobilise dans la région du Proche Orient pour tenter de dissimuler son échec tant en Irak qu'au Liban.
A quelques jours de cette conférence, c'est le black-out total des médias qui prévaut en France : aucune allusion aux préparatifs intenses des autorités françaises (annonce de Jacques Chirac dans ses vœux à la presse diplomatique, réception à l'Élysée d'Hariri junior). Le premier ministre libanais Fouad Siniora, quant à lui, sillonne les capitales arabes (Le Caire, Ryad, Koweït, Mascate) en quête d'une reconnaissance régionale, qui voudrait masquer l'illégitimité de son gouvernement désavoué par une majorité des Libanais.
DES MESURES ANTI-POPULAIRES, CATASTROPHIQUES POUR LA GRANDE MASSE DES LIBANAIS !
L'enjeu principal de la conférence Paris-3 pour l'impérialisme et les capitalistes libanais est la mise en place d'un régime d'austérité dictatorial visant à faire payer aux salariés, aux paysans, aux chômeurs, aux sans-abri, aux pauvres en général, les conséquences économiques de l'agression sioniste. Alors qu'aucun des pays organisateurs de la conférence de Paris n'a jugé utile de condamner Israël pour son agression barbare et d'exiger des sanctions économiques pour dédommager les populations martyres du Liban, alors que la Communauté Européenne affame le peuple palestinien coupable d'avoir fait des choix électoraux qui ne lui conviennent pas, les pays les plus riches du monde, avec la complicité de la bourgeoisie locale veulent saigner le peuple libanais !
Le congrès Paris 3 a pour but de mettre le pays entre les mains des financiers libanais soutenus par la réaction arabe, en particulier Saoudienne, et de l'impérialisme, notamment français et étatsuniens. Les nostalgiques de l'empire colonial français se croient toujours à l'époque de la main mise de la France sur le Liban et Chirac pleure encore son grand ami milliardaire Hariri.
Le programme d'austérité qu'on voudrait imposer au peuple libanais est aux antipodes des mesures qui permettraient au pays de régler ses problèmes. Ainsi on aligne la monnaie nationale sur le cours du dollar US et on met en place un système de TVA (15%) qui va amplifier les inégalités sociales. Alors que la population souffre de la désintégration des structures nationales essentielles, on planifie la privatisation des services publics (électricité, téléphone, eau, éducation…).
UNE ARMEE D'OCCUPATION QUI NE VEUT PAS DIRE SON NOM !
Si l'on écoute les responsables français, les troupes de la FINUL, dont l'armée française, mèneraient sur le sol libanais une mission parfaitement neutre visant à protéger les populations locales et le cessez le feu " entre le Hezbollah et Israël ". Alors que le peuple libanais, cet été, a subi une attaque criminelle de grande envergure ayant entraîné la mort de plus 1200 civils, des milliers de blessés, on voudrait nous faire croire à un conflit entre adversaires d'une même importance. Non, la Résistance libanaise n'a rien de comparable aux forces armées de l'entité sioniste ! Cette agression injustifiée est de la seule responsabilité d'Israël et des pays qui l'ont soutenu. C'est pourquoi, il est légitime et urgent d'exiger l'indemnisation par l'agresseur israélien des victimes de la guerre de juillet 2006. C'est à l'entité sioniste et à elle seule de payer les destructions dont elle est pleinement responsable au Liban, et pas aux contribuables des pays européens !
Outre l'aspect financier de Paris 3, véritable agression contre les classes populaires du Liban, il faut également dénoncer sans relâche la FINUL au Liban comme une armée d'occupation. Les populations du Sud ne s'y sont pas trompées, elles qui subissent au quotidien le flicage et le quadrillage du territoire. Déjà des manifestations contre les troupes françaises se sont déroulées à plusieurs reprises en novembre et décembre 2006. Soyons certains que ces troupes prétendument neutres sauraient parfaitement remplir leur rôle traditionnel de maintien de l'ordre impérialiste en cas de rébellion sociale ou de redémarrage de la lutte de libération nationale !
LIBEREZ GEORGES IBRAHIM ABDALLAH SANS CONDITIONS !
Georges Abdallah, révolutionnaire communiste Libanais, militant de la cause palestinienne, a toujours été de ces combats contre l'impérialisme, le sionisme et le capitalisme. Il est détenu en France depuis 23 ans pour son appartenance à un groupe armé les FARL (Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises) qui en riposte à l'invasion sioniste du Liban, avait revendiqué l'exécution sur le territoire français d'un responsable militaire US et d'un agent diplomatique israélien membre du MOSSAD. Il est libérable depuis 1999. Un juge a même ordonné sa mise en liberté assortie d'une expulsion vers le Liban (souhaitée par Georges.) C'était sans compter sur l'acharnement politique de l'état français qui, sous la pression américaine et sioniste, faisait appel de cette décision.
" LA DENONCIATION DE LA CONFERENCE IMPERIALISTE PARIS-3
" LA LUTTE POUR EXIGER LE RETRAIT DES TROUPES DE LA FINUL DU LIBAN
" L'EXIGENCE DE LA LIBERATION IMMEDIATE ET SANS CONDITIONS DE GEORGES ABDALLAH
constituent un seul et même combat. C'est pourquoi le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah appelle tous les groupes et tous les individus qui se sont mobilisés cet été contre l'agression sioniste au Liban, toutes celles et ceux qui sont pour la victoire du peuple palestinien dans sa lutte pour ses droits inaliénables, à dénoncer vigoureusement la tenue à Paris de la conférence impérialiste Paris-3 comme féodalisation du Liban aux intérêts impérialistes et à exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah !
LA VICTOIRE OU … LA VICTOIRE !

Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah

liberonsgeorges@no-log.org
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